
Le 15 juin 2021, Sylvie Sarolea, professeur de droit international, est venue nous présenter la Clinique Rosa Parks pour les droits humains, qu'elle a fondée en 2018 au sein de la faculté de droit de l'UCLouvain avec deux autres professeurs. Son objectif : permettre à des étudiant.e.s de Master de réaliser leur mémoire de fin d'études en collaboration avec des associations investies dans le domaine des droits humains.
En 2018, Auriane Lamine, Céline Romainville et Sylvie Saroléa, toutes trois professeures de droit à l'UCLouvain, décident de créer au sein de leur faculté la clinique juridique Rosa Parks, du nom de cette femme afro-américaine, devenue dans les années 1950 la figure a-el-emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis. Spécialisée dans les droits humains, cette clinique juridique entend nourrir le dialogue entre le monde académique et la société civile.
Les trois fondatrices sont parties de plusieurs constats. Premièrement, certaines associations n’ont pas toujours les moyens de mener des recherches juridiques approfondies pourtant nécessaires à leur pratique quotidienne. Deuxièment, beaucoup d’étudiant·e·s en droit souhaitent ancrer leurs réflexions dans une réalité concrète et n'ont pas souvent l'opportunité de le faire. A ces deux constats, il faut ajouter une dynamique académique volontairement investie dans la formation de citoyen·ne·s responsables et le service à la société. Il n'en fallait pas plus pour que la Clinique Rosa Parks pour les droits humains voie le jour.
Trois objectifs
Le premier objectif de cette clinique juridique est pédagogique. Il s’agit de permettre aux étudiant·e·s de développer leur aptitude à identifier et à traiter les questions juridiques pointues que posent certaines questions sociétales. Partant de cas réels, ils font de la recherche appliquée, tout en intégrant une réflexion prospective. Ils apprennent aussi à travailler en équipe tant au sein de leur groupe qu’avec les associations partenaires. Le fil conducteur étant la sauvegarde des droits humains, ils prennent conscience des enjeux, obstacles et contradictions qu’ils recèlent.
Le second objectif est social, puisqu'il s'agit de répondre aux demandes émanant de la société civile et, plus particulièrement, des ONG et associations partenaires qui, dans l’intérêt général, œuvrent pour la défense des droits humains.
Le troisième objectif, enfin, est scientifique.En effet, les mémoires rédigés nourrissent la recherche par la confrontation des savoirs théoriques avec l’expertise de terrain du monde associatif et de la société civile.
La rencontre de ces trois objectifs est la formation de citoyen·ne·s responsables, utilisant leur domaine d’expertise, le droit, au service d’objectifs de justice sociale. Ainsi, les étudiant·e·s travaillent principalement sur les questions climatiques et environnementales, les migrations, la justice pénale et la situation pénitentiaire, le genre et les relations sociales, en collaboration avec des associations telles que la Ligue des droits humains, l’Observatoire international des prisons ou la plateforme Mineurs en exil.

Combattre pour les droits humains
Le nom de la Clinique rend hommage à l’une des grandes figures de la lutte pour les droits civiques, qui a revendiqué le droit à l’égalité de traitement et la fin de la ségrégation à partir d’une situation concrète, particulière : la ségrégation organisée dans les transports en commun. Son combat pour les droits humains a participé d’un mouvement collectif plus large, en faveur de l’égalité entre tous. Bien modestement, nous espérons que le travail juridique, technique et théorique, qui sera mené dans le cadre de la Clinique, à partir de situations concrètes, précises, participera aussi au respect, à la protection et à la réalisation des droits humains.
En quelques chiffres, la Clinique Rosa Parks…
- Ce sont déjà plus de 50 étudiant·e·s investi·e·s dans le projet,
- Ce sont cinq professeures de la faculté de droit de l’UCLouvain qui encadrent ces étudiant·e·s en tant que promotrices et une coordinatrice,
- C’est une dizaine de projets et presqu’autant d’associations partenaires.
Appelée à se développer, la Clinique juridique Rosa Parks a besoin d'un coup de pouce financier le temps de se faire connaître et d'asseoir sa réputation. Dans trois ou quatre ans, elle espère pouvoir faire appel à des subsides internationaux qui lui permettront de poursuivre son travail. Voilà pourquoi la Fondation Ginette Louviaux a décidé de lui octroyer 50.000 euros qui seront répartis de la façon suivante : 20.000 euros cette année, 15.000 euros l'année suivante et 15.000 la suivante.
Crédit photo : UCLouvain
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