Le 4 octobre 2022, a eu lieu à la Faculté de Droit de l'UCLouvain la présentation des réalisations de la Clinique juridique Rosa Parks au cours de l'année académique 2021-2022. En quatre ans, son action à la fois pédagogique, sociale et scientifique a déjà mobilisé plus de 60 mémorant·es en droit au bénéfice d’une vingtaine de projets et d’associations. La Fondation Ginette Louviaux est heureuse de soutenir financièrement ce projet particulièrement innovant.
La clinique Rosa Parks, nommée ainsi en hommage à l’une des grandes figures de la lutte pour les droits civiques, a été fondée à la Faculté de droit de l’UCLouvain par les professeures Sylvie Sarolea, Auriane Lamine et Céline Romainville. Elles se sont réunies autour de plusieurs constats. D’un côté, certaines associations n’ont pas toujours les moyens ni le tempsde mener des recherches juridiques approfondies pourtant nécessaires à leur pratique quotidienne. D’un autre côté, beaucoup d’étudiant·es en droit veulent ancrer leurs réflexions dans une réalité concrète. Ainsi, leur est-il offert la possibilité de remplacer leur mémoire en droit "théorique" par une analyse juridique dont le sujet est fixé en collaboration avec une ONG. Il s’agit en effet de les confronter à une ou des questions d’actualité requérant un travail de recherche appliquée.
Le droit au service des droits humains
Comme l'explique la professeure Sylvie Sarolea, la Clinique Rosa Parks poursuit trois objectifs. Le premier est pédagogique. "Il s’agit de faire du droit autrement, c'est-à-dire de permettre aux étudiant·es de développer leur aptitude à identifier et à traiter les questions juridiques pointues que posent certaines questions sociétales. Partant de cas réels, ils et elles font de la recherche appliquée, tout en intégrant une réflexion prospective. Ils et elles apprennent aussi à travailler en équipe tant au sein de leur groupe qu’avec les associations partenaires." Celles et ceux qui optent pour ce genre de mémoire doivent donc être particulièrement motivés, car cela demande beaucoup d'engagement et de travail de leur part.
Le second objectif est social, puisqu'il s'agit de répondre aux demandes émanant de la société civile et, plus particulièrement, des ONG et associations partenaires qui, dans l’intérêt général, œuvrent pour la défense des droits humains. Le troisième objectif, enfin, est scientifique. Les mémoires rédigés nourrissent en effet la recherche par la confrontation des savoirs théoriques avec l'expertise de terrain du monde associatif et de la société civile. La rencontre de ces trois objectifs est la formation de citoyen·nes responsables, utilisant leur domaine d’expertise, le droit, au service d’objectifs de justice sociale. "Cette expérience marque la plupart des étudiant.e.s et influence même dans certains cas leur orientation professionnelle", poursuit Sylvie Saroela. "En tout cas, la plupart d'entre eux ont le sentiment d'avoir fait oeuvre utile et ont réalisé que le Droit peut contribuer à changer les choses. Certain.e.s poursuivent même leur engagement après leurs études. Il arrive également que des étudiants plutôt moyens se révèlent excellents dans le cadre de ce mémoire. Cela peut être une véritable révélation pour certain.e.s."
Un impact réel
La formule, en tout cas, rencontre un tel succès qu'il est impossible à la Clinique Rosa Parks de répondre à toutes les demandes qui lui sont faites chaque année. Il est vrai qu'elle commence à être connue du secteur des droits humains, notamment pour son implication dans l'affaire Climat. Le 17 juin 2021, le gouvernement fédéral et les gouvernements fédérés ont effectivement été condamnés par le tribunal de première instance de Bruxelles pour leur inaction climatique. Une victoire qui n'aurait peut-être pas été possible sans la Clinique Rosa Parks. Pendant deux ans, des étudiant.e.s ont mené des recherches de grande qualité au service de l’asbl Klimaatzaak et de l’équipe des avocats.
La Fondation Ginette Louviaux est donc très fière de soutenir financièrement ce projet citoyen et novateur.
Photo : Fondation Louvain
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